Les oiseaux de Sologne au Muséum d'Orléans :
le Martin-pêcheur d'Europe
Deux spécimens de Martin-pêcheur d'Europe sont exposés au deuxième étage du Muséum d'Orléans, l'un près de l'étang du diorama sur la Sologne, l'autre dans la vitrine des bords de Loire.
Martin-pêcheur d'Europe
Le Martin-pêcheur (Alcedo atthis) se rencontre au bord des étangs de Sologne, des jardins avec une mare, des rivières et des fleuves, à condition que les eaux soient pures et poissonneuses. Il apprécie les rives pourvues d'arbres, de roseaux, de buissons ou de poteaux, qu'il utilise comme perchoirs pour guetter ses proies.
Le Martin-pêcheur se baigne surtout pendant la période de nidification, en plongeant plusieurs fois à la suite. Il se lisse ensuite le plumage, étire ses ailes et baille. Cette toilette peut durer jusqu'à deux heures par jour.
Ses sifflements métalliques et aigus ne ressemblent à aucun autre (chant du Martin-pêcheur d'Europe).
Reproduction du Martin-pêcheur
Le Martin-pêcheur niche dans des galeries aménagées sur les rives sablonneuses des cours d'eau et des étendues d'eau, parfois plus loin de l'eau dans une sablière ou une gravière. Occasionnellement, il peut aussi utiliser un trou dans un mur ou un arbre mort. La galerie, légèrement ascendante, et dont la longueur peut atteindre 1,2 mètre, conduit à la chambre d'incubation, simplement garnie de quelques arêtes et déchets de poissons.
Les poussins sont nourris avec des poissons que l'adulte retourne pour leur présenter tête en avant. Au début, chaque poussin reçoit une part puis cède la place au suivant. Quand ils grandissent, les jeunes deviennent moins disciplinés et la compétition pour le ravitaillement s'installe. En période de nourrissage, un adulte peut capturer jusqu'à 80 poissons dans la journée. Les jeunes quittent le nid à l'âge de 23-27 jours. Ils continuent à être nourris par les parents pendant 3 à 4 jours, avant d'être chassés définitivement du territoire parental.
La pêche chez le Martin-pêcheur
Martin-pêcheur d'Europe
Le Martin-pêcheur se nourrit principalement de petits poissons de 3 à 5 cm (vairons, épinoches, chabots, truites, vandoises, chevaines, perches, brochets et loches franches). Le Martin-pêcheur consomme également des insectes (beaucoup de notonectes), des larves aquatiques, des petits crustacés et des tétards.
Son vol est direct et rapide. Il parcourt un circuit sur son territoire en se posant sur des perchoirs qu'il connaît, au-dessus de l'eau, pour guetter ses proies. Si sa position est assez haute, il plonge à pic, jusqu'à un mètre de profondeur, capture le poisson et ressort aussi rapidement de l'eau. S'il part d'un support trop proche de la surface, il doit d'abord s'éjecter vers le haut avant de se retourner pour plonger. Il peut pratiquer le vol stationnaire avant de plonger. Lorsque sa tentative est récompensée, il tient le poisson près de la queue et le frappe pour l'assommer contre un perchoir. Ensuite, il le lance en l'air et le rattrape avec agilité pour l'avaler la tête la première, dans le sens des écailles. Il recrache ensuite une pelote de réjection constituée des arêtes et des caparaces d'insectes.
Conservation du Martin-pêcheur
Le Martin-pêcheur d'Europe a une vaste distribution mais ses effectifs sont en régression. Ceci est essentiellement dû à la destruction des habitats de l'espèce (aménagement des berges (cimentage, canalisations, drainages, etc.), pollution des rivières, urbanisation, activités humaines perturbatrices) et aux conditions climatiques (hivers rigoureux, vague de froid, été pluvieux). Comme la plupart des petits oiseaux, le Martin-pêcheur d'Europe est protégé par la loi française. Il apparaît au niveau européen dans l'annexe I de la Directive "Oiseaux" et, au niveau mondial, dans la liste rouge de l'IUCN (statut de conservation : "Préoccupation mineure").