Le héron cendré est exposé dans le diorama sur la Sologne, au deuxième étage du Muséum d'Orléans.
Le héron cendré (Ardea cinerea) est un grand échassier diurne haut de près d'un mètre et d'une envergure de 1,55 à 1,75 m. Majestueux lorsqu'il est debout au repos, il est caractérisé par un bec en forme de poignard, un long cou et des pattes longues. Il se distingue notamment des autres échassiers (tels que la cigogne, l'ibis, le flamant ou la grue) par le fait qu'il rentre son cou quand il vole. Son cri, un fort croassement, est facilement reconnaissable (chant du héron cendré).
Le héron cendré peut rester debout des heures, complètement inactif, s'il n'est pas dérangé. Il enfonce son cou dans les épaules, seuls la tête et le bec à l'horizontale semblent surgir de son corps.
Le vol du héron cendré est lent, gracieux et puissant, avec un mouvement ample des ailes et un nombre de battements faible. Ses pattes sont tendues vers l'arrière et son cou est replié en S, vers l'arrière également. Il plane parfois, surtout avant d'atterrir.
Le héron cendré vit le plus souvent près des plans d'eau (marais, étangs, cours d'eau à débit lent), aux abords peu profonds. En hiver, il est toutefois moins strictement lié au milieu aquatique et fréquente alors volontiers les champs et les prés à la recherche de petits mammifères. On en voit quelquefois en zone urbaine, mais il reste très timide. Oiseaux plutôt solitaires en dehors de la période de nidification, les hérons cendrés peuvent cependant se rassembler lorsque la nourriture abonde.
Le héron cendré niche toujours en colonie (héronnière), parfois de plus d'une centaine de couples, au sommet des arbres, aux bords des plans d'eau. Son nid plat est bâti avec une structure grossière de branchages, de roseaux, de brindilles, d'herbes, de carex et de racines. 3 à 6 oeufs vont y être couvés alternativement par les deux parents pendant 25 à 28 jours. Incités par les petits coups de bec des jeunes, les adultes régurgitent la nourriture que les poussins prennent directement dans leur bec. Les jeunes ne volent pas très bien avant l'âge de 55 jours.
Le héron cendré pêche à l'affût, parfaitement immobile, dans les eaux peu profondes de la Sologne. Lorsqu'une proie passe à sa portée, son cou se détend à la vitesse de l'éclair, et son bec en forme de poignard transperce la victime ou l'attrape. Il peut mettre ensuite plusieurs minutes pour avaler sa proie entière, tête la première, car son cou est mince mais heureusement très élastique !
Chasseur et pêcheur hors pair, le héron cendré se nourrit principalement de poissons, mais aussi d'amphibiens, de reptiles, de crustacés, de petits mammifères (musaraignes d'eau, campagnols, mulots), d'oiseaux, d'insectes et de mollusques aquatiques, et même de végétaux (bourgeons). Il peut digérer les arêtes mais il recrache les poils de rongeurs sous forme de pelotes de réjection.
Les principales causes de mortalité du héron cendré sont les conditions météorologiques : un hiver trop rigoureux peut réduire l'effectif des colonies de 50% au printemps suivant. La destruction de certaines parties de son habitat, notamment par l'abattage des arbres aux abords des plans d'eau, et les dérangements humains peuvent compromettre sa nidification.
Le héron cendré n'a pas de réel prédateur à part l'Homme. Longtemps classé nuisible et persécuté par les pêcheurs et les pisciculteurs, il était devenu très rare en France (350 couples entre les 2 guerres). Il capture pourtant avant tout les sujets déficients nageant près de la surface, jouant par là même un rôle sélectif et régulateur pour les équilibres naturels. De plus, il a pu être montré que son impact sur l'évolution des populations piscicoles était très faible. En conséquence, le héron cendré est maintenant protégé en France et en Europe (espèce et habitat) et voit sa population reprendre de l'essor. A l'échelle mondiale, il est présent sur la liste rouge de l'IUCN avec le statut de conservation "Préoccupation mineure").
Haut de page