Les insectes lépidoptères de Sologne
au Muséum d'Orléans

Au premier étage du Muséum d'Orléans, de nombreux spécimens de papillons remarquables sont épinglés sur une carte de la région Centre, sur le site de leur capture. Les insectes solognots sont aussi présents dans plusieurs vitrines où les animaux sont mis en situation : la chênaie, les bords de Loire, la pinède, etc. Ils font également partie du diorama sur la Sologne au second étage. Seuls quelques spécimens sont présentés ici.

"Près d'un tiers (31%) des 435 espèces de papillons en Europe voient leur population décliner, indique la Commission européenne. 9% de ces espèces sont d'ailleurs déjà menacées d'extinction. Un tiers des papillons européens (142 espèces) n'existent qu'en Europe et 22 de ces espèces endémiques (15%) sont menacées au plan mondial." (Source : le berry.fr)

En France, les effectifs des papillons des prairies ont régressé de 50% en 15 ans. Ceci est dû notamment à la dégradation progressive des écosystèmes, à l'agriculture intensive, à la réduction de la biodiversité florale, à l'altération et l'assèchement des marais, aux insecticides, ou encore au réchauffement climatique. Les papillons étant de très bons indicateurs de la biodiversité et de la qualité des milieux naturels, cela en dit long sur l'état de santé de notre environnement.

Papillons communs en Sologne
De gauche à droite et de haut en bas :
Vulcain, Demi-deuil,
Paon-du-jour et Robert-le-Diable

 

En Sologne, comme dans le reste de la France, les espèces qui restent les plus communes et facilement identifiables sont, notamment, dans la famille des Nymphalidae, le paon-du-jour (Inachis io), le vulcain (Vanessa atalanta), dont la population tend toutefois à diminuer dans toute l'Europe, le Robert-le-diable (Polygonia c-album) et le demi-deuil (Melanargia galathea). Dans la famille des Papilionidae, on trouve encore de nombreux spécimens du flambé (Iphiclides podalirius), et dans la famille des Pieridae, du citron (Gonepteryx rhamni).


azuré du serpolet
Azuré du serpolet

D'autres papillons se font de plus en plus rares en Sologne et dans de nombreuses régions. Il s'agit par exemple des diverses espèces du groupe des azurés, de la famille des Lycaenidae. Quatre espèces d'azurés sont protégées, au minimum à l'échelle européenne, voire mondiale. Parmi elles, l'azuré du serpolet (Maculinea arion ou Phengaris arion), capturé en Sologne et présenté au Muséum d'Orléans, est présent dans la liste rouge des espèces menacées de l'IUCN en raison de la diminution du nombre de prairies naturelles et des fourmis qu'il parasite. Teinté de bleu et de brun, on observe l'azuré du serpolet sur des pelouses rases où fleurit sa plante-hôte, le thym serpolet ou thym sauvage, sur laquelle les femelles pondent pendant l'été. Les chenilles s'y développent jusqu'au moment où elles tombent sur le sol. Un système de symbiose se met alors en place. Les chenilles de l'azuré du serpolet qui émettent des signaux chimiques très attractifs pour une fourmi du genre Myrmica sont rapportées à la fourmillière et s'y nourrissent des larves et des oeufs pendant 10 mois. En échange, elles fournissent à leurs hôtes des sécrétions sucrées particulièrement appréciées par la colonie. A l'été suivant, la transformation en chrysalide a lieu devant l'entrée du tunnel. Les papillons adultes peuvent ainsi s'envoler sans difficultés deux semaines plus tard.


Sylvain azuré
Sylvain azuré

Le Sylvain azuré (Limenitis reducta ou Azuritis reducta) appartient à la famille des Nymphalidae. Selon l'angle de la lumière, il présente un beau reflet bleu-nuit métallique sur le dessus des ailes alors que leur couleur de base est le noir. Le dessous des ailes est blanc et brun-orangé, orné de taches blanches. Le vol du Sylvain azuré est puissant et gracieux, souvent plané. Il affectionne les sous-bois clairs et bien ensoleillés, les lisières de forêts, les bordures de chemin, les haies et les taillis clairs. La chenille du Sylvain azuré se développe sur les chèvrefeuilles. Absent dans le nord, l'est et l'ouest de la France, il se raréfie maintenant en Sologne.

damier de la succise
Damier de la Succise

Le damier de la Succise (Euphydryas aurinia), de la famille des Nymphalidae, est une espèce de papillon en danger d'extinction en France, protégée à l'échelle métropolitaine (Arrêté du 22 juillet 1993) et européenne (annexe II de la directive européenne "habitats faune flore" et annexe II de la convention de Berne). Beaucoup de chenilles ne deviennent pas adultes, car elles sont parasitées par un Hyménoptère du genre Cotesia. On reconnaît le damier de la succise à sa série complète de points noirs dans la bande post-discale orange, présente sur les deux faces de l'aile postérieure. L'apparence des différents stades de développement et les plantes-hôtes du damier de la succise varient en fonction de quatre sous-espèces. Ce papillon apprécie les prairies naturelles sèches ou humides, les landes et les tourbières, les friches agricoles anciennes et les pelouses sèches, autant d'habitats qui vont en s'amenuisant en Sologne. Plus de renseignements sur cette espèce de papillon dans un article de l'Office Pour les Insectes et leur Environnement.


Machaon
Machaon

Le Machaon ou grand porte-queue (Papilio machaon) est un insecte lépidoptère de la famille des Papilionidae. Cette espèce comprend plus de 100 sous-espèces. C'est le plus commun des "porte-queues", son aire de répartition couvrant pratiquement tout l'hémisphère nord tempéré. Mais il tend à se raréfier, victime des pesticides et du gyrobroyage de la végétation des bords de route. Avec son envergure atteignant couramment les 9 cm, et la beauté de ses ailes, c'est l'un des papillons les plus spectaculaires de la faune solognotte. Il l'est jusque dans son vol planant, particulièrement efficace et admirable. Le Machaon affectionne les prairies fleuries et les potagers (parmi ses plantes-hôtes, on trouve les carottes cultivées, le fenouil, l'aneth ou encore le persil). La chenille du Machaon dispose d'un organe érectile répulsif, particulièrement malodorant, apte à repousser ses prédateurs naturels.


Les allées forestières et lisières de Sologne attirent particulièrement les papillons, et de nombreuses autres espèces sont présentées au Muséum. tabac d'Espagne (espèce en déclin), grand nacré, petit Sylvain, grand Mars changeant, morio (assez rare), carte géographique, petite tortue (espèce en déclin) ou gazé (espèce en déclin dans certaines régions) ne sont que des exemples parmi les espèces rencontrées.
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Les coléoptères de Sologne
Dernière mise à jour : 30/09/2015
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