Les mammifères de Sologne au Muséum
d'Orléans : le lièvre d'Europe

Le lièvre d'Europe est présenté dans la vitrine des tortues (allusion à la fable de La Fontaine), au premier étage du Muséum d'Orléans.

Lièvre d'Europe
Lièvre d'Europe

Le lièvre d'Europe (Lepus europaeus), comme les autres lièvres et les lapins, fait partie de l'ordre des lagomorphes. Ils présentent de nombreuses similitudes avec les rongeurs mais s'en distinguent par 2 paires d'incisives supérieures, la lèvre supérieure fendue et le fait qu'ils n'utilisent jamais leurs pattes antérieures pour saisir leur nourriture.

Fin et léger, le lièvre d'Europe possède de longues pattes postérieures très musclées qui lui permettent de faire de grands bonds (jusqu'à 4,5 m de long et 2 m de haut), et de courir à une vitesse pouvant atteindre les 70 km/h. C'est aussi un bon nageur qui peut franchir 180 mètres d'eau si le besoin s’en fait sentir,

Le pelage est fauve avec des poils noirs au-dessus, blanc crème au-dessous. Il subit 2 mues par an, au printemps et en automne. Le pelage d'hiver est généralement plus gris que celui d'été. La queue, blanche avec le dessus noir, est recourbée sur le dos ou droite en arrière.

La femelle du lièvre s'appelle la "hase", le petit du lièvre le "levraut", et le mâle reproducteur le "bouquin".

Différences entre le lièvre et le lapin

Répartition et habitat du lièvre d'Europe

L’aire de répartition naturelle du lièvre d’Europe s’étend sur tout le continent européen et l'ouest de l'Asie, au sud du 64° parallèle, à l’exception de la Scandinavie et des Iles britanniques (où il a été introduit), de la Taïga russe, du Portugal et d’une grande partie de l’Espagne. Il a été introduit en Afrique, en Amérique du Nord, en Amérique du Sud et en Océanie.

En Sologne, le lièvre d'Europe affectionne les paysages dégagés, peu boisés, qu’il s’agisse de prairies naturelles, de champs de céréales ou de pommes de terre, de landes, de marais ou de lisières de bois et de forêts.

Le lièvre s'abrite dans un gîte qui est une dépression naturelle du terrain ou alors qu'il creuse dans la terre, sous de hautes herbes ou des buissons. L’arrière-train est dans le gîte et seuls le dos et la tête sont visibles. Il change de gîte presque chaque jour.

Comportement du lièvre d'Europe

Les lièvres d'Europe sont des animaux plutôt solitaires le jour. Ils mènent par contre volontiers la plupart de leurs activités nocturnes en petits groupes. Une hiérarchie sociale s’établit alors entre les individus qui composent ces groupes.

Sédentaire, le lièvre ne défend toutefois pas de territoire. Seuls les jeunes se dispersent, vers l’âge de 4 à 6 mois, certains à plusieurs kilomètres de leur lieu de naissance.

Espèce essentiellement nocturne, le lièvre passe la plus grande partie du jour au repos dans un gîte.

Reproduction du lièvre d'Europe

Anecdote

La hase possède 2 utérus. Cela lui permet de procréer en superfoetation : elle peut s’accoupler quelques jours avant la fin de la gestation précédente. Elle porte donc, pendant un bref délai, des levrauts prêts à naître et les embryons de la portée suivante.

Le rut ("bouquinage") a lieu presque tout au long de l'année, mais principalement à la fin de l’hiver et au printemps. Les sujets des 2 sexes se rassemblent, se poursuivent, se battent, sautent en l’air. Plusieurs mâles poursuivent une femelle réceptive et les mâles dominants chassent les dominés.

La gestation dure de 41 à 44 jours. Le phénomène de superfoetation permet à la femelle d'avoir jusqu'à 3 à 5 portées par an. Normalement, en automne, les jeunes représentent ainsi en moyenne 50% de la population. Chaque portée comprend 1 à 3 levrauts, rarement plus.

L'allaitement des levrauts ne dure que 3 à 5 semaines, et est immédiatement suivi d’une émancipation complète des jeunes.

La maturité sexuelle peut être acquise très rapidement, dès 6 mois. Les jeunes femelles nées en début d’année peuvent ainsi avoir jusqu’à 2 portées au cours de leur premier été. Le lièvre vit 12 ans au maximum dans la nature.

Alimentation du lièvre d'Europe

Mangeur avant tout de graminées, le lièvre d'Europe se nourrit de céréales (blé d’hiver en particulier), rameaux et bourgeons d'arbres, baies, navets, betteraves, fruits, herbes, trèfle, laiteron et chicorée, fleurs de jardins, champignons, cadavres de campagnols. Un manque de nourriture verte peut amener les lièvres à se reporter sur certaines plantes cultivées riches en eau, et à occasionner alors quelques dégâts sur des cultures qu’ils consomment habituellement peu, telles que certaines plantes maraîchères. Les dégats causés par le lièvre restent cependant faibles et sans commune mesure avec ceux quelquefois commis par le lapin. Sinon, sa nourriture normale a une teneur en eau suffisant à ses besoins et le lièvre boit habituellement très peu.

Comme le lapin de garenne, le lièvre ingère certaines de ses crottes molles émises la nuit (il est dit caecotrophe), ce qui lui permet une meilleure utilisation des protéines et des vitamines contenues dans ses aliments.

Le lièvre est peu visible quand il mange car il tient les oreilles repliées sur le dos.

Conservation du lièvre d'Europe

Les facteurs de mortalité du lièvre d'Europe sont nombreux (chasse, prédation, trafic routier, pesticides, hivers rigoureux, machines agricoles dépourvues de barres d’effarouchement), mais ses populations sont surtout régulièrement atteintes par diverses maladies : tularémie, coccidiose chez les jeunes en automne, strongylose, pseudotuberculose. Ses prédateurs sont le renard roux, la corneille noire pour les levrauts, et les chiens errants.

Les périodes d'abondance et de rareté du lièvre d'Europe alternent, et, en France, la baisse générale a été très sensible au cours des décennies 1960 à 1980. Très peu de populations ont cependant approché le seuil d’une réelle mise en menace. Le lièvre d'Europe possède le statut "préoccupation mineure" en France, en Europe et dans le monde.
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Le blaireau européen Le renard roux
Dernière mise à jour : 30/09/2015
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